mardi 12 août 2008

Cimetières marins

Hé, non, finalement, Georges ton cimetière n’est pas plus marin que celui de Paul Valéry !
Il y a quelques années à la recherche de ta tombe, j’avais pu voir celle de celui qui écrivit « ce toit tranquille où marchent les colombes ». Il a donné son nom à son cimetière marin qui surplombe depuis le Mont Saint Clair, la ville de Sète et la mer.
Jean Villard est là aussi, et j’ai le souvenir de la douleur d’un conjoint qui avait fait inscrire dans la pierre tout son désespoir d’avoir perdu sa femme dans un incendie ; en définitive, il lui avait survécu fort longtemps. Alors que le tien, chez les pauvres, celui du Py, dit des « ramassis », donne sur l’étang de Thau, il est vrai en direction de la plage de la Corniche. Ce moment au pays des pierres vaut bien des messes. J’ai usé du tutoiement, puisqu’avec le temps, ce Georges m’a parlé bien plus longtemps que bien de mes familiers. Mais je garde, comme il dit toute révérence, puisque les mots du croque-notes viennent bousculer les miens dans ces contrées où l’on devise de la camarde.
Sa tombe modeste est à l’image de l’intégrité dont il fit preuve dans sa vie et dans son œuvre. Les délices de son verbe prennent encore plus de prix, alors que le lexique des sentiments se réduit. Son anti-conformisme nous requinque face à toutes les trahisons ; son allégresse, sa générosité nous consolent de bien des duretés de l’heure. Une part d’éternité peut tenir sur quelque C.D. , non ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire