dimanche 30 novembre 2008

Kliniken


Mise en scène de J.L. Martinelli d’une pièce de Lars Norén. Une douzaine de personnes dans l’espace fumeurs d’un hôpital psychiatrique. Trois heures d’un spectacle qui nous bouleverse par la qualité de la performance des acteurs, secoue nos équilibres, nous déchire par la violence des rapports humains ou plutôt la brutalité des solitudes. Il satisfait notre curiosité en nous permettant de jeter un coup d’oeil par dessus les murs d’établissements loin de nos cités. Et tellement parmi nous. En essayant pourtant de ne pas « romantiser » ; l’expression « passage au-delà du miroir» ne peut s’éloigner. Les chansons, « l’âge d’or » de Ferré et « lettre à France » de Polnareff détonnent dans cet univers où les clopes ne sont même pas un plaisir ; les fous, eux, croient encore aux chansons : « Depuis que je suis loin de toi, je suis comme loin de moi». Ils vivent tout avec intensité, pleurent devant la télé, s’attendrissent aux souvenirs de vaches, mais leurs planètes ont bien du mal à s’approcher. Humains terriblement, enfermés non dans cette pièce mais dans leurs souvenirs, leurs frustrations, et pourtant leurs paroles, leurs cris semblent libres. Je me doutais que le sexe pouvait devenir une hantise, mais j’ai été frappé aussi par la recherche obsessionnelle de la propreté chez beaucoup, alors que leurs pathologies sont distinctes, mais leurs angoisses communes.

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