lundi 16 novembre 2009

Le ruban blanc.

Un grand film, celui de la beauté du diable.
Contrairement à ce que je craignais : une démonstration sans nuance sur les origines du mal ; notre liberté de spectateur est totale, avec des nuances voire des contradictions portées par des images superbes, et des acteurs inoubliables, qu’ils expriment la dignité ou la perversité. Les portes restent fermées sur bien des secrets, mais ces deux heures et demie nous marquent. Je n’ai pu m’empêcher de penser au film « 1900 » puisqu’il s’agit aussi de la chronique d’une communauté paysanne et j’ai mesuré tout ce qui séparait ce film du Nord noir et blanc, miroir de notre siècle cruel, de celui de Bertolucci odorant, coloré, porté par l’énergie de la lutte pour un monde meilleur : les années 70 sont mortes. Les enfants, nombreux derrière les volets clos savent les noirceurs du monde, et il n’y pas que les coups de verge assénés qui sont violents. Les moments de paix ne durent pas, les rares fêtes finissent mal et s’il y a bien un enfant encore innocent, il n’entame pas la sévérité paternelle. L’instituteur qui tient le fil du récit, a renoncé à son métier. Un film pour aujourd’hui.

2 commentaires:

  1. Bon, j'avais renoncé à y aller... je vais tâcher de le faire. Et on verra bien.

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  2. Captivant et envoutant.
    A voir absolument!
    Effectivement, comme tu le dis, Guy, nous ne sommes absolument pas enfermés dans un canevas "artistico-politico-culturel" que les médias ont porté très largement. Très beau film (même si dur!),très belles images et très beaux plans.Acteurs magnifiques sauf la tête de l'instit (sortie tout droit des Marx brothers?).
    Nous sommes à cent lieues de ce déterminisme politique annoncé. Nous pourrions transposer ces scènes en Angleterre ou dans toutes terres "parpaillotes".
    la montée du nazisme ne trouve sûrement pas ses racines ici. L'auteur a sans doute voulu régler des comptes avec sa terre d'origine?

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