samedi 23 janvier 2010

La culture européenne nous réunit-elle ?

Qu’il parait lointain le débat organisé par Libé en septembre à Lyon entre Volker Schlöndorff et Frédéric Mitterrand alors tout juste nouveau ministre de la culture qui ne voulait pas être appelé « monsieur le ministre » par Fabienne Pacaud qui distribuait la parole.
A-t-il minaudé ainsi quand son nom a été scandé par les jeunes UMP ?
Cette question concernant la culture est pourtant intéressante au delà des mornes campagnes électorales à l’échelle continentale. Depuis la thématique de ces trois jours en automne qui célébrait les vingt ans de la chute d’un mur de Berlin auquel nous étions adossés, nous pouvons mesurer les dégâts de la captation du terme « identité » par la droite.
Les Besson et autre Sarko salissent tout ce qu’ils touchent et cette Marseillaise qui avait si fière allure à l’accordéon dans un champ de blé d’un Miklós Jancsó n’est plus qu’un objet de la litanie vidée de son sens : « il faut l’apprendre à l’école ». Cela va devenir de plus en plus difficile. Le prof des écoles à Calais pas loin de la jungle doit avoir du mal.
Frédo est toujours un excellent conteur pour évoquer son voyage aux confins de l’Europe à la recherche de la tombe d’un oncle- non pas tonton- un autre. Il était une nouvelle fois hors sujet, mais brillamment.
Cette question fait l’effet d’être à destination de salons. Le sentiment qui transcenderait les frontières se vit plus dans les stades anglais que dans des coproductions ciné aux castings sans flamme ni passion telles une résolution du conseil de l’Europe.
Peut-on parler de budget émotionnel, même si le commerce permet de passer de la culture à la civilisation et que l’identité contrairement à la virginité s’acquiert, elle ne se perd pas ?
Si l’on veut éviter que la mondialisation soit une américanisation, qui pourra éviter à l’Europe de se provincialiser ? Déjà qu’à l’intérieur de nos quartiers, de nos cantons… Cependant le débat se poursuit. Gaucher vient de répondre à Julliard dans les colonnes de Libé pour que la dernière analyse brillante que le chantre de la défunte deuxième gauche vient de fournir, s'envisage dans un cadre européen.

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