samedi 5 juin 2010

Caméras ou vigiles ?

De réunions en réunions, quand nous avons fini de discuter sur l’engagement citoyen ou les difficultés des MJC, nous nous donnons des nouvelles. Et le décompte des voitures brulées a tendance à revenir régulièrement dans ces conversations, mais nous nous gardons de tenir des réunions sur la question.
Nous serions contraints à choisir entre caméras et vigiles et n’entendons plus ceux qui replacent ces problèmes de violence quand « la haine de soi se décharge sur les autres » dans une évolution néfaste de la société.
Jean Pierre Le Goff dans Marianne : « La précarité socio économique et l’effondrement de la cellule familiale produisent des effets puissants de destruction anthropologique qui rendent possibles ces actes de violence non maîtrisés. »
« Le travail… permet la confrontation avec les limites du possible et il est une condition essentielle de l’estime de soi par le fait de se sentir utile à la collectivité et de pouvoir être autonome en gagnant sa vie ». Famille et travail.
Cette approche qui désigne l’opposition entre répression et prévention comme un faux débat, souhaiterait la reconstruction problématique d’un éthos commun même si cela ne se décrète pas et en appelle à une réflexion de fond sur les causes de ces phénomènes de violence loin des excuses angélistes où tout était affaire de conditions économiques et sociales.
A regarder les évolutions de la MJC, nous ne sommes pas loin du sujet quand nous regrettons la séparation de l’animation enfance, de celle des jeunes, « les débordements de violence étaient maintes fois jugulés par la collectivité imprégnée d’une morale commune». On pourrait penser que lorsque tu as connu le « rouilleur » quand il venait à la poterie, il y aurait des chances qu’il ne manque pas du RESPECT à celui qui s’occupe aujourd’hui de son petit frère. Ce n’est pas gagné : des petits garçons élevés au Maurice Carème roulent aujourd’hui des pelles à des pitbulls.
« On a dressé la table ronde
Sous la fraicheur du cerisier
Le miel fait des tartines blondes
Un peu de ciel pleut dans le thé.
On oublie de chasser les guêpes
Tant on a le cœur généreux… »

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"Quand Nicolas Sarkozy nous donne des leçons de maîtrise budgétaire, c'est un peu M. Madoff qui administre quelques cours de comptabilité" Martine Aubry.
Le dessin est du canard Enchaîné:

2 commentaires:

  1. Dans votre inventaire des causes, vous oubliez vingt ou trente ans d'antiracisme forcené et obligatoire-pour-tous. On voit le résultat !

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  2. Un des intérêt de le Goff est de réexaminer quelques certitudes qui ne sont plus guère opérationnelles pour comprendre la violence dans la société.Il nous permet d'aller plus loin dans la complexité, à l'opposé de ceux qui ont comme seule obsession la désignation d'un bouc émissaire. Pour ce que je connais, il est loin le temps où un éducateur se figeait sous l'accusation également mécanique de racisme quand il faisait une remontrance à un jeune issu de l'immigration: la ficelle est usée!

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