vendredi 17 septembre 2010

La centrale. Elisabeth Fihol

Il s’agit de nucléaire avec deux chapitres : Chinon, Le Blayais .
« Dans le nucléaire, une ville classée moyenne- moins de dix mille habitants- à l’écart des grandes agglomérations ».
Déjà que l’ouvrier tout court disparaît de nos écrans, l’ouvrier intérimaire qui nettoie les centrales apparait si petit dans ces hauts lieux. L’écriture s’approche des forces telluriques, en décrivant le quotidien des soutiers de notre confort, sans emphase. Là, où le danger est lisse, la peur se monnaye, elle ne s’oublie pas sous ses combinaisons et ses portiques.
Ce livre froid comme un carrelage expose la vie de ces travailleurs dont la gestion de la dose de radiations (vingt millisieverts) par homme est l’obsession. Au cœur des réacteurs et de la puissance, sous son microscope, la narratrice nous fait partager la vie de ces hommes où le stress au travail structure l’emploi du temps. L’écriture est en conformité avec son sujet dépassionné mais implacable : « la procédure a été respectée ».
Un nuage passe : Tchernobyl, c’était en 86 et les défaillances furent humaines, qui a désobéi ?

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