mardi 1 février 2011

Paul à Québec. Michel Rabagliati.

Prix du public à Angoulême, et ce n’est pas volé ! Rares sont les B.D. avec leurs allures rigolotes qui vous bouleversent, eh bien c’est le cas avec ce volume de 187 pages aux éditions la Pastèque.
Portant en série télévisée, j’aurai méprisé cette chronique de la vie heureuse d’une grande famille. Et pourquoi découpée en cases, je suis entré dans l’histoire de ces gens ordinaires ? Les assemblées y sont chaleureuses et les individus sympathiques. Bien des expressions de là bas ajoutent des couleurs : « Ils font exprès pour t’étriver p’pa… Achale moi pas toi ! » Les traits sont ceux d’un fin humoriste, le montage et les cadrages élégants permettent le recul qui mène à l’universel. On aimerait assurer aussi gentiment, efficacement et souvent joyeusement l’accompagnement d’un des piliers de la tribu qui arrive en fin de vie. Le temps a passé depuis la cabane à sucre dans la campagne, les jeunes ont déménagé, les petits ont grandi, le grand père fume ses dernières cigarettes. Le récit des années terribles de sa jeunesse a beau être violent, venant dans un moment apaisé d’une vie réussie, il participe à la plénitude de ces existences.
« Vieillir n’est pas drôle pantoute mon Paul, profitez de vot’ jeunesse, parce que ça passe vite en simonac, la vie. »

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