samedi 11 juin 2011

C’est la culture qu’on assassine. Pierre Jourde.

Sous une couverture où Judith, avec détermination, coupe la tête d'Holopherne d’Artemisia Gentileschi, l’auteur du remarquable « Pays perdu » rassemble des chroniques parues sur son blog.
Le critique courageux semble se fatiguer et c’est sûrement parce que je partage trop étroitement ses avis concernant l’école que je les trouve sans la verdeur attendue. Je regrette que la forme article pour blog induise une expression parfois moins travaillée, outre le fait que des redites apparaissent. Ses faiblesses le rendent proche, avec ses doutes. Dans les variations de la forme du puncheur, il y a des moments excellents en particulier quand il est au cœur de son métier, la littérature, dont il prend la défense:
« elle donne intimement accès à l’autre, élargit le champ de la connaissance et la profondeur de l’expérience ».
Il apporte des éléments tranchants dans les débats actuels :
« …un gouvernement qui suscite un débat sur l’identité, en ayant l’air de vouloir le dynamiser, tout en faisant par ailleurs, dans sa politique culturelle, tout ce qu’il faut pour l’anéantir »,
c’est qu’il pense qu’ « on construit son identité par la culture, et en même temps on s’en libère ». Mais il y a tant de dégâts.
Il déconstruit Djian chez qui j’ai trouvé de l’énergie et adresse des louanges à Jacques Bertin, un des maîtres d’amis exigeants dans leurs admirations. La défense de la culture populaire peut également leur convenir. Le réprouvé du « Monde des livres » est tout de même adoubé par Jérôme Garcin qui lui offre une préface en évoquant Jean Prévost.

1 commentaire:

  1. Oui. Je suis assez régulièrement les chroniques de Pierre Jourde parce que j'apprécie le romancier et que l'homme est intéressant. Mais le blog me déçoit un peu.
    Vos critiques ou réserves sont tout à fait justifiées quant à la forme. Sur le fond, il ratiocine un peu inutilement autour de rancoeurs qui finissent par nuire à son argumentation, et sa grande partialité n'est pas toujours convaincante. Il a éreinté - à mon avis à tort - La carte et le territoire, de Houellebecq, et on finit par craindre qu'il n'y ait chez lui l'aigreur de son talent (qu'il perçoit comme) méconnu. C'est dommage.
    Son dernier petit bouquin (La présence) n'est pas mal, mais sent un peu l'application, et, dans ce genre du format court, ne saurait se comparer à la formidable réussite du petit dernier d'Annie Ernaux (L'autre fille) qui a, cette fois, mon admirative adhésion.

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