vendredi 6 avril 2012

Comment reconstruire l’égalité ?

« La crise que nous traversons n’est pas seulement économique ; elle est aussi symbolique et politique. Elle nous impose, au beau milieu de la tempête, de repenser et de refonder notre démocratie en vertu de valeurs plus justes. » F. Hollande
« Une société des égaux doit faire de l’idée des constructions des singularités une sorte d’utopie positive. » P. Rosanvallon
L’auteur du nourrissant livre « La société des égaux » rencontrait le candidat socialiste lors du forum de Libération en cette fin novembre.
Il y avait du monde et de l’attente avant ces échanges sur le thème identitaire de la gauche, avec au bout une déception inévitable bien que des paroles incontestables aient été prononcées : «Tout ce qui a été décidé ces dernières années n’a pas été considéré comme « juste » par la population, c’est ce qui crée cette colère froide, cette frustration, cette volonté de changement. Si la gauche ne joue pas son rôle et ne rassemble pas, alors il y aura un risque terrible d’éclatement. »
Mais des vents froids soufflent au sortir de la belle salle de l’Hôtel de ville : la crise.
8 millions de pauvres et les rémunérations les plus élevées ont flambé.
Les fractures générationnelles et spatiales se sont aggravées, le pacte civique est menacé.
L’égalité, principe matriciel de la révolution, connaît aujourd’hui des reculs.
Les discours parlent d’inégalités pas de l’égalité alors que l’ingénierie politique éclairée par cette grande idée doit œuvrer dans l’école, la protection sociale, la redistribution fiscale.
La redistribution sans principe de réciprocité s’essouffle, il convient d’agir en amont par une politique ambitieuse de la petite enfance, avec de l’accompagnement personnel dans les systèmes sociaux, reconstruire la confiance pour permettre les mutations.
Pas une politique qui écarte mais qui unit.
Après tout, lors de la Seconde Guerre mondiale, il fallait « que les dollars meurent pour la patrie » c’était dit aux Etats-Unis.
L’impôt peut être consenti.
A Rome une loi limitait le nombre de personnes admises dans un banquet.
Quand l’indigence côtoie l’indécence au XXI° siècle, il conviendra d’aller vers une plus grande frugalité.
Il arrive même que pour certains la démocratie n’aille plus de soi : l’heure est grave.
Il est temps que vienne le temps de la mesure et des mesures.
Alors la peur de la réforme pourra s’effacer quand s’éloigneront la connivence et l’absence de moralité publique ; la confiance est à reconstruire.
Ce n’est pas la première fois que ces deux hommes se rencontraient :
un dialogue intéressant figure sur le site de Philo magazine sous le titre
« y a-t-il des idées pour sauver la gauche ? »
 http://www.philomag.com/article,dossier,y-a-t-il-des-idees-pour-sauver-la-gauche,1621.php

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