jeudi 19 avril 2012

Espagne Pays Bas au XVII° dans les collections du musée de Grenoble.

Conférence de Valérie Lagier.
En ces temps l'art est lié au sacré.
Si la France a connu la contre réforme avec retard, l’Espagne en est la championne avec quelques saints notoires : Ignace de Loyola, jésuite, Thérèse, carmélite, et Jean de la croix.
 Le monde s'agrandit à cette époque et en ses nouvelles terres , il doit être converti et se couvrir de monastères.
 En Europe, les Habsbourg ont perdu leur influence dans les provinces unies protestantes, alors que les Pays-Bas espagnols et la Flandre sont restés fidèles aux très catholiques rois d’Espagne.
 A Grenoble, quatre toiles peintes par Zurbaran données par le général de Beylié forment un ensemble exceptionnel de peintures espagnoles en France, elles faisaient partie d’un retable gigantesque destiné à la Chartreuse de Jerez, pour lequel avaient œuvré un architecte et un sculpteur:
Marie assez jeune figure dans l'annonciation, sa gestuelle est codée: la main gauche sur le cœur en signe de réflexion, la droite ouverte accepte.
Une jeune paysanne regarde le spectateur et crée le lien dans l’adoration des bergers.
Une autre adoration celle des mages marque le caractère universel de la révélation et permet de présenter des tissus variés.
La circoncision préfigure les souffrances du Christ, cette fois la vierge est absente.
Les artistes voyagent.
Ribera, « l’Espagnolet », a vécu en Italie, la mère des arts. Il revient influencé par Le Caravage qui touchera aussi Zurbaran. Parmi ses nombreuses représentations de martyrs, Saint Christophe est tout près d’être écorché. Dans chaque tableau un soin particulier est apporté à la représentation des objets chargés de valeurs symboliques, l’agneau du sacrifice est magnifique, mais c’est surtout en Hollande que« les scènes de genre, paysages et natures mortes nous montrent comment une forte dimension morale imprègne toute la production artistique en pays protestant ». Catholiques et protestants se distinguent : luxe ou austérité, lieu public ou pièces à vivre, personnages religieux identifiables ou natures mortes chargées de symboles . Rubens, avait une activité diplomatique importante, il travaillait en équipe, 1400 œuvres sont sorties de ses ateliers. Son Grégoire le pape d’alors, entouré de sainte Domitille, saint Maurice, et saint Papien, a beaucoup voyagé, refusé par ses commanditaires, il est le plus imposant du musée. Ses lumières sont remarquables mais le vernis brillait trop dans l‘église où le tableau était prévu, l’original va être placé dans la chapelle où repose la mère du prolifique peintre officiel à Anvers. II sera découpé en 9 morceaux pour permettre le transport et sera restauré 4 fois.
Beert Osias présente ses fleurs, fruits, vases et autres objets d’une façon individualisée. Des tulipes symbolisent la vanité : des fortunes se sont évanouies avec des paris sur la couleur probable qui sortirait de l’oignon.  
Van Schrieck a collé de vrais papillons sur ses toiles parmi lézards et feuilles. Moderne.

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