dimanche 13 mai 2012

Exposition universelle. Rachid Ouramdane.

Cette soirée se rapproche d’installations d’art contemporain, aussi un document d’accompagnement peut être utile afin de saisir les intentions du danseur soliste et de son musicien.
Ils « passent en revue les attitudes physiques dictées par les régimes politiques ainsi que par la société de consommation et son cortège d’icônes ».
Utile ne serait ce que pour comprendre le titre.
Ne comptez pas vous amuser à reconnaître quelque clin d’œil ; le propos est austère, le décor minimaliste. Si la danse c’est du mouvement et du rythme, petit bonhomme noirci au graphite est bien dérisoire malgré son application entre un métronome qui scande le temps et un projecteur qui tourne au bout d’un balancier. Il va bien enlever un peu de ce maquillage tenace et des gros plans de son visage vont apparaitre en fond de scène, il va cracher du rouge, changer de chaussures pour un usage des claquettes à peine amorcé, mais nous n'entrons pas dans la danse.
Au cours de la discussion qui a suivi, il serait trop facile de relever seulement « la métabolisation du noise » par le cuistre de service, mais je n’ai pas avancé dans ma compréhension puisqu’il m’a semblé pendant une heure que l’intellect était plus sollicité que l’ émotion.
Les artistes sont sympathiques et leurs démarches bien explicitées, leur spectacle ne m’a pas ennuyé mais je suis resté au bord.
Au début de la représentation parmi des saluts à l’esthétique de sinistre mémoire, je n’ai pu empêcher le surgissement devant mes yeux du geste de Bréivik, le monstre norvégien. Il n’avait pas la main tendue des fascistes qui l’ont inspiré mais au bout de son bras incliné, un poing qui était l’apanage me semblait-il du camp opposé. Je me suis souvenu aussi d’une photographie de « ça m’intéresse, histoire » où parmi la forêt de bras tendus, un seul homme croise les siens : héroïque. De la taille du porteur de sacs plastiques face aux tanks de Tienanmen.

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