mercredi 6 février 2013

Naples ville d’art. Eric Mathieu.


Modèle de désorganisation, Naples, celle de la Camorra, des montagnes de poubelles, et des thromboses circulatoires, la ville du chaos est passionnante!
Inspiré, le conférencier Eric Mathieu a su communiquer sa passion de la ville et des artistes aux amis du musée de Grenoble.
Dès le XVIII°  on savait qu’une personne sur six seulement travaillait là bas, un religieux sur six était un repris de justice, et une religieuse sur six venait de la prostitution.
Le royaume de Naples « La plus grande maîtresse de l’Europe »  passa de l'Autriche à la Sardaigne aux  Bourbons d'Espagne et connut les Bourguignons et les Angevins à sa tête.
Son vaste centre historique qui porte toute cette diversité historique est classé dans le patrimoine mondial de l’UNESCO.
La plus grande ville d’Europe au XVII° siècle comptait 400 000 habitants, trois fois la population de Rome, elle va chuter à 120 000 habitants après la peste de 1635.
Survenant après les éruptions de l’Etna de 1631 et des révoltes en 1647, ces évènements forment le caractère et la présence de 575 églises ne sera pas superflue.
Les fêtes durent après les ébranlements mortels.
L’église Pio Monte della Misericordia, Mont de Piété toujours en activité,  est riche, pas seulement du monumental Caravage intitulé « les sept œuvres de la miséricorde ».
« Nourrir les affamés. Donner à boire aux assoiffés. Vêtir les dénudés. Héberger les sans-logis.Libérer les prisonniers. Visiter les malades. Ensevelir les morts »  
Ce tableau  est complexe : celui dont on sait à présent qu’il est né à Milan, ajouta après une première couche de vernis, la vierge oubliée qui figurait dans le contrat.
Avec ses « modèles à 10 pesetas » comme disait Picasso, Merisi le vrai nom du plus cité des peintres dans nos conférences, marie culture savante et populaire, le divin et le prosaïque.
Le mauvais garçon protégé par les Colonna échappe à la loi papale et livre des tableaux où il se représente en Goliath  vaincu pour se faire pardonner. Il est présent  aussi dans son armure derrière Sainte Ursule qui vient de recevoir une flèche.
Il était fait pour Naples et la  représentation de la fin de Saint André était pour lui : le saint avant sa mort fut entouré d’une lumière qui dura trente minutes.
A Capodimonte  se trouve le christ à la colonne de notre chouchou avec  Artémisia Gentileschi et son Holopherne qui pisse le sang.
Ribera, suiveur du Caravage,  fut également un chef de bande qui menaça ses concurrents.
Il peint un aristocrate devant  des intestins de mouton, plat populaire pour illustrer un des cinq sens.
Les œuvres de Giovanni Battista Caracciolo se retrouvent dans de nombreuses églises napolitaines à la suite du maître des ténèbres, il accentue les reflets argentés des tissus.
Dans la rubrique faits divers alimentée par les artistes : Baglione est un ennemi personnel du Caravage qu’il admire pourtant et qu’il attaque.
Le Dominiquin,  représentant du baroque mourut empoisonné, Ribera le remplaça.
Dans l’abondance des chefs d’œuvres, d’une période pourtant brève, présentés en deux heures, il fallait un sculpteur magnifique : Giuseppe Sanmartino qui représenta le christ allongé sous un voile de marbre si léger que des interprètes jugent encore possible l’intervention de Raimondo di Sangro, un génial inventeur qui aurait transformé le tissu en pierre. Canova en voyant le chef d’œuvre aurait dit qu’il aurait donné quinze ans de sa vie pour l’avoir réalisé.
 C’est au siècle suivant, au XVIII°, que Pompéi fut découverte.

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