mercredi 29 janvier 2014

Ethiopie. J 18. Harar Diré Dawa.


Nous prenons le petit déj’ dans un  hôtel qui possède un cyber café que nous investissons d’emblée.
A 9h, notre guide d’hier au soir est ponctuel. Il a perdu un peu de son côté vénérable depuis qu’il a troqué son calot pour une casquette américaine et qu’il a abandonné sa canne et son foulard drapé élégamment au profit d’un blouson en cuir.
Nous partons à pied depuis la place où se trouve la statue de Ras Mekonnen le père d’ Haïlé Sélassié et commençons par la cour de justice, construction d’origine italienne, dont on aperçoit les vitraux de la salle des jugements à travers les carreaux au dessus de portes malheureusement fermées le matin.
Nous nous rapprochons des murailles (XVI° siècle) et nous nous engouffrons dans le souk. La foule colorée est dense, un ballet incessant de "toctoc" et 404 bleues déversent leur lot de clients à l’entrée du marché couvert.
Nous traversons le quartier des tissus made in Indonésia, le quartier des épices toujours aussi photogéniques, le quartier de la récupération (plastique, métal). Le guide nous amène sur des promontoires qui surplombent d’énormes bidons bleus et des monceaux de bidons jaunes, indispensables réservoirs d’eau utilisés dans toute l’Ethiopie, ils contenaient à l’origine de l’huile importée de Malaisie.
Il nous introduit dans la demeure d’un cheikh où nous retrouvons la même pièce entrevue hier dans une maison avec des divans rouges recouverts de tapis sur plusieurs niveaux, un escalier extrêmement raide conduit aux chambres cachées derrière un moucharabié. Les murs sont décorés de vanneries et de plats émaillés. Jouxtant l’escalier une minuscule pièce est destinée aux jeunes mariés qui y logent une semaine et communiquent par une petite fenêtre. Après notre passage une jeune servante interrompt sa lessive dans un bassin et ferme la pièce. Nous accédons près de la mosquée du Cheick à une pièce de discussion et de prières gardé par un homme qui en notre honneur fait résonner les tambours. Avant de pénétrer dans la vieille ville, depuis le haut d’un immeuble commercial nous dominons une partie des marchés et apprécions une vue panoramique jusqu’aux montagnes. Nous plongeons sur une activité de fourmilière dans un bruit de circulation de klaxons et d’odeurs de moteur dignes de Cotonou, notre référence en matière de pollution.
Nous nous laissons diriger dans les ruelles de la vieille ville. Partout les marchands occupent les rues ne laissant qu’un passage étroit à la foule et aux ânes. En passant par des cours intérieures, nous parvenons jusqu’au marché de la viande de dromadaire à côté du parking des ânes et du marché au bois.
Nous entrons dans la maison dite de Rimbaud où le poète n’a jamais habité. Cette bâtisse construite par un marchand indien ne manque pas de charme avec sa structure en bois et son balcon rond à l’intérieur, ses peintures au plafond, ses vitraux colorés. Les quelques documents exposés sont émouvants. Rimbaud fit là commerce de café et d’armes et ce fut sa dernière étape avant de revenir à Marseille pour y mourir.
La maison du père d’Haïlé Sélassié est construite sur le même  modèle avec un Ganesh sculpté au dessus de la porte. Elle abrite actuellement un petit musée. En passant par une cour intérieure,  nous discutons avec des jeunes filles en français, elles profitent des vacances scolaires pour fuir la chaleur de Djibouti (45°).
« Farenji ! » Transformation du mot « français ». Ce mot nous accompagne tout au long de la balade. Nous déjeunons après  presque 5h de visite dans un restau fraichement repeint en noir dont le menu est réduit mais honnête.
Sur la proposition de Girmay nous ne séjournons pas à Harar comme le prévoyait le programme nous partons pour la ville de Diré Dawa. Nous prenons  la direction d’Addis puis tournons à droite sur une jolie route qui nous fait descendre de 1800 à 1200 m d’altitude. Nous entrons dans la deuxième agglomération du pays, une ville propre avec trottoirs et route goudronnée ou pavée très arborées. Nous sommes surpris par la chaleur de l’été qui nous a fait défaut jusqu’ici. Nous logeons à l’African Village, un ravissant hôtel de bungalows .Tout fonctionne ! Les prises tiennent au mur, les ampoules éclairent, il y a même un variateur de lumière, le lavabo ne branle pas et les ventilos brassent efficacement, le nouveau testament est à disposition sur une étagère, le bar ne vend pas de bière sans doute pour des raisons religieuses; dehors une volière emprisonne un perroquet du Gabon et deux autres oiseaux du même genre.
 Nous profitons du lieu et nous nous posons un moment autour d’une table à l’extérieur, mais je ne résiste pas à une petite sortie photos dans les environs avec mon complice en images. Nous nous apercevons de la connotation française de la ville, étape majeure de la ligne de chemin de fer construite jadis par la France, dont le personnel parlait notre langue et joue encore aux boules pour certains.
Girmay a retrouvé un copain d’enfance qu’il n’a pas revu depuis 15 ans et s’accorde un petit moment avec lui. Nous dinons dans un restaurant classieux.

1 commentaire:

  1. Je relève le guide qui troque ses habits traditionnels contre... les habits du colon (même si c'est ma culture, ça ne m'empêche pas d'être... critique. On peut se mettre à détester même sa propre culture à force de la voir exportée partout sur la planète...dans des lieux où on ne veut pas la trouver.).
    Pour les hôtels où il y a des trucs qui ne marchent pas... je les adore. Il n'y a rien qui m'ennuie tant qu'une chambre de formule 1 partout sur la planète où... tout marche sur des rails...
    La vision des petits ânes me fait chaud au coeur. C'est tellement plus... chaleureux qu'une bagnole, un âne.

    RépondreSupprimer