lundi 1 septembre 2014

Winter Sleep. Nuri Bilge Ceylan.

Un grand film violent et subtil : les dialogues sont copieux, la Cappadoce magnifique, les acteurs excellents et belle l’actrice. Quelques sujets éternels sont rafraichis : se dire ses vérités, le vieillissement, les paroles rapportées aux actes et puis où aller ?
Il faut bien 3 heures pour que les personnages se découvrent, que les situations  évoluent. Quand la neige recouvre les pauvres épaves aux alentours des maisons troglodytes, des vérités s’ébauchent.
Le personnage principal, un héritier, ancien comédien, écrit. Il se fait porter ses valises, c’est qu’il a les moyens de se montrer au dessus des contingences pour délivrer de belles paroles, utiliser ses qualités pour humilier ses proches.
Si proche de nous et tellement agaçant avec l’âge qui accuse les traits, mais Shakespeare et Tchékhov ne peuvent pas grand-chose quand au bout de l’ivresse et des contradictions, on est rendu.
Voir billet bref à propos du réalisateur qui n’a pas volé sa palme du dernier festival de Cannes : http://blog-de-guy.blogspot.fr/2009/02/les-trois-singes.html

2 commentaires:

  1. Salut, Guy.
    Je crois que je ne me lasserai pas de dire combien les Français se trompent à encore et toujours incriminer... l'argent des puissants dans notre mal.
    Incriminer l'argent, c'est lui donner un pouvoir... suprême.
    J'ai compris qu'en France, dans l'espace... public, il est presque nécessaire de râler sur les puissants. Dans les salons. C'est un passe temps qui vire parfois à la Révolution.
    Mais quand on râle sur les puissants, c'est qu'on se considère comme... un impuissant, dans le fond.
    "There's the rub", comme disait mon cher William.
    Pourquoi nous passons du temps à forger, à entretenir autant d'antagonismes en ce moment ? L'antagonisme... riche/pauvre (mais les riches ne sont pas ceux que l'on croit, et les pauvres non plus...), l'antagonisme jeune/vieux, l'antagonisme homme/femme.
    Tant... d'antagonismes sont le signe d'un sérieux déficit dans notre.. DESIR de vivre ensemble, Guy.
    Et l'argent ? Il n'a pas tout le pouvoir qu'on lui donne...

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  2. J'ai vu le film hier soir. Oui, un film puissant, pas si violent que cela, tout de même. Un héros qui a les moyens de faire porter ses valises ?...
    Il faudrait qu'on vive tous dans un monde où tout le monde porte ses propres valises, Guy ? C'est donc ça, le grand rêve égalitaire de la République ?
    Franchement, Guy, à une époque qui se gargarise à tort et à travers du mot.."réalisme", tu trouves que ce rêve est..réaliste ? Moi, non.

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