mercredi 1 octobre 2014

Iran 2014 J 2 . Après midi à Shiraz.

Nous apprécions la halte méridienne au restaurant de l’hôtel tant pour la clim que pour la nourriture : kébab de bœuf haché ou de poulet, beignet et riz, nous éviterons désormais le « yaourt ». Et c’est revigorés que M. Ali nous transporte vers le mausolée du poète Hafez : il s’agit d’un jardin où les amoureux aiment se retrouver avec des textes du poète du XIII° déclamés d’une voix agréable par un poète contemporain récemment décédé. Une gloriette au toit en zinc sur un plafond à multiples facettes protège la tombe en albâtre du poète, mystique qui savait parait-il le Coran par cœur, situé au centre du jardin dans lequel abondent les bougainvilliers rouges ou blancs, des parterres de pourpiers et quelques bassins. Dans son œuvre intitulée « Le Divan » certains y voient des prédictions.
 « Même si l'abri de ta nuit est peu sûr et ton but encore lointain sache qu'il n'existe pas de chemin sans terme. Ne sois pas triste »
D’un coup de voiture, nous parvenons au palais Bagh-e-Eram  et ses jardins botaniques qui me sont déjà un peu familier car  photographiés dans le livre des éditions suisses  Olizane, seul guide francophone disponible. Pour cause de ramadan, nous ne visitons pas le palais qâdjâr mais nous déambulons dans le jardin en rénovation, privé d’eau dans ses canaux transversaux, qui a du être une vraie splendeur autrefois. 
Les serres récemment construites font le bonheur de nos chasseurs d’images, les arbres dont de remarquables cyprès offrent une ombre appréciable et les grenades sont mûres. Mais ce n’est pas la saison pour s’extasier devant la roseraie. Dans les allées nous apercevons une femme nous souhaitant la bienvenue, elle nous filme sur son portable, en échange, elle pose pour nos photos.
Le mot paradis vient d'un mot persan qui signifie jardin du seigneur. 
Il nous reste une visite mais nous cherchons de l’eau fraîche pour tenir le coup. Les rues traversées en voiture sont beaucoup plus calmes, les rideaux des magasins sont baissés, comme le dimanche après midi chez nous.
M. Ali nous dépose près du mausolée de Chah Tcheragh (Shah Cherâgh) surnommé le roi aux lumières. Une fois le nouveau bazar traversé, nous les filles devons nous soumettre au port du tchador prêté par le mausolée pour celles qui veulent entrer. C’est en riant que les vieilles nous palpent et apprécient de nous voir respecter les règles, mais nous avons du mal à maintenir le tissu immanquablement attiré par l’arrière et glissant sur le voile que nous portons déjà ! Ali et les trois hommes rigolent dans la cour où nous les retrouvons mais les regards rieurs des gens que nous croisons n’ont rien de moqueurs. Nous déposons nos chaussures dans de sacs plastique remis à une consigne et rentrons séparément dans le lieu saint.
C’est un éblouissement ! Murs et plafonds sont complètement recouverts de miroirs colorés ou non, reflétant les lumières des lustres grandioses. Clinquant, lumineux. Nous marchons sur de rouges tapis moelleux, pieds nus, contrairement aux iraniennes en chaussettes, maladroites dans nos tchadors trop grands sur lesquels nous marchons. Beaucoup de fidèles lisent tranquillement des Corans mis à disposition sur des étagères. Dehors des employés étalent des tapis sur le sol dallé pour la prière du soir de 20h 30, très fréquentée en période de ramadan. Toujours enfoncées dans nos tissus, nous faisons le tour de la cour importante, admirant deux coupoles en bulbe recouvertes de faïences.  Que le voile semble léger lorsque nous retirons les tchadors ! Nous reprenons le chemin de l’hôtel en passant une nouvelle fois par des bazars, nous acquérons pierres de prière, eau fraîche et pâte de yaourt. Il est 20h quand on s’installe au restaurant, la fatigue se lit sur les visages.

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