dimanche 19 octobre 2014

Trois sœurs. Claire Lasne-Darcueil.

Parfois la présence d’images filmées en fond d’écran peut apparaitre comme un procédé théâtral de plus. Ici trois femmes sont sur scène, et les hommes sur l’écran : l’équilibre est impeccable.
La quête  de Macha, Olga et Irina dans un monde finissant -forcément finissant- c’est dire son actualité de toujours, n’est pas datée, ni géolocalisée.
La nature apparait en noir et blanc, cela permet de garder la distance propre à l’universel. La poésie s’incarne plus facilement, les personnages offrant quelques combinaisons d’incommunicabilité jusqu’au comique.Le temps passe, le passé éclaire le présent, le futur n’ira pas loin.  Tcheckov for ever.
Moscou, ville dont elles rêvent est plus que la capitale de la Russie, c’est le rêve inabouti d’un ailleurs, par ailleurs, l’évocation du raffinement des  militaires gradés n’a pas choqué mon antimilitarisme pas forcément assoupi, mais qui peut oublier parfois le premier degré. 
« Pourquoi on vit, pourquoi on souffre ? »
Parfois les actrices m’ont parues trop exaltées, c’est que j’étais à quelques décimètres de leurs visages expressifs.
L’ennui, la vacuité qui sont au cœur de la pièce en étant trompétés moins fort pourraient dans leur évidence, mieux retentir:
« Le temps passera, et nous quitterons cette terre pour toujours, on nous oubliera, on oubliera nos visages, nos voix… »
Evidemment… alors sourire et aller au théâtre.

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