samedi 14 mars 2015

Fête du livre de Bron 2015. Qu’est-ce qu’on a en commun ?

Depuis trente ans que cette fête existe, je ne l’ai découverte que l’an dernier et ce fut un régal : http://blog-de-guy.blogspot.fr/2014/03/fete-du-livre-bron-2014.html
Cette fois j’ai manqué Marie-Hélène Lafon et Emmanuelle Pagano que je tenais à entendre sur le thème « de l'influence du paysage » en littérature, et ma vexation de m’être trompé d’heure a été avivée par une amie croisée dans la salle des parieurs de l’hippodrome de Parilly, qui en sortait, enchantée par les deux romancières.
Alors nous nous sommes consolés ma comparse et moi avec deux auteurs qui m’étaient totalement inconnus, bien qu’ « auteurs majeurs de la littérature contemporaine internationale » : John Burnside et José Carlos Somoza réunis pour leur tendance à mélanger les genres : polars, fables, réalité et imaginaire, ombre et lumière.
L’écossais jovial est un poète qui ne manque pas d’humour. Son roman « L’été des noyés » se pare de mystères : dans une île près du cercle polaire, les légendes rapportent qu’une femme à la beauté fascinante entraine les jeunes gens vers la mort … 
Dans « Le Tétraméron », l’espagnol né à la Havane, livre un roman gothique où les fables cruelles contées à une jeune fille au sortir de l’enfance s’emboitent comme poupées gigognes.
Cocteau fut évoqué opportunément : « Je suis un mensonge qui dit toujours la vérité », puisque cette dualité est au cœur de la création littéraire.
Pour illustrer la part subjective qu’apporte celui qui a un livre devant ses yeux, l’ancien psychiatre auteur de « La caverne des idées » a évoqué un lecteur qui avait trouvé la description de la Havane ancienne particulièrement fidèle, alors que l’écrivain n’y avait vécu que les premiers mois de sa vie.
L’imagination nous fait grandir et quand « la folle du logis », l’imagination, se déchaine dans des pages, une fois le livre refermé, nous entrons dans d’autres formes de folie.
Ce sont, en ce moment, des marteaux bien réels qui s’attaquent aux statues.
En attendant la rencontre avec la star rock Djian et la punk Despente, je consentais à assister à la prestation d’une actrice qui écrit : Anne Wiazemsky.
Et nous fûmes emballés par la sincérité, la force, de l’ancienne femme de Godard, digne de son grand père François Mauriac.
Ce n’est pas le côté : j’ai connu  Deleuze, Bertolucci, Bresson… qui m’a séduit, mais la vérité de l’écrivaine se démarquant de l’autofiction, tout en s‘autorisant quelques reconstructions de la mémoire. L’écriture lui vient quand les personnages (re)vivent. Par modestie, elle n’a pas mis en exergue Colette:
«Imagine-t-on à me lire que je fais mon portrait ? Patience, c'est seulement mon modèle. »
Pourtant, je pressens que c’est tout à fait ainsi qu’elle a écrit. Sa façon de nous parler de l’histoire de sa mère donne vraiment envie de lire son livre : « Un enfant de Berlin » antérieur à sa trilogie : « Jeune Fille », «  Une année studieuse »,  « Un an après ».
A la sortie de la découverte de cette belle personne, au regard passionné, quelle ne fut pas notre déception avec l’auteure de « Baise-moi » et celui de « 37° 2 le matin » dans l’entre-soi avec Sylvain Bourmeau qui ignorait même le titre de l’entretien ( par la barbichette) qu’il était sensé diriger : « les illusions perdues » !
Si Despentes garde encore quelque fraicheur, le parolier de Stephan Escher fut pathétique et sa suffisance n’entraine pas à lui voter des circonstances atténuantes. Leur connivence se dispensant de respecter le public, nous ignorerons sans doute leur dernière production : « Vernon Subutex » disquaire nostalgique de l’une et « Chéri-chéri », un écrivain le jour, travesti la nuit, venu de l’autre. Nous avons appris que celui qui prétend écrire pour l’agriculteur de Corrèze sur son tracteur, et pas seulement pour les habitants du VI°, vient de déménager, dans le VI°. Mon Massey Ferguson est tout ému de la confidence.
La rock attitude d’un membre éminent de l’élite de la littérature française tient dans un look, d’avantage que dans un serment Clearasil qui consiste à « ne  pas trahir ses rêves de jeunesse ».
« Waouh ! » n’a- t-il cessé de s'exclamer à propos de la langue de sa jeune collègue.
« C’est un peu court, jeune homme ! » aurait dit Cyrano.

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