lundi 11 avril 2016

Volta a terra. João Pedro Placido.

La montagne portugaise où passent les saisons a de bien belles lumières. Mais ceux qui y travaillent ont le corps qui plie sous la pluie et les jeunes qui restent au village peuvent craindre des solitudes à venir. On tue le cochon, plante les pommes de terre, épand le fumier, rejoue la moisson à la faucille, tond le mouton, ou mène les vaches aux cornes majestueuses au taureau ou aux champs. Là, le jeune berger sur son portable apprend que la belle entrevue à la fête du village ne viendra pas vivre auprès de lui. C’était fatal. Portrait habituel d’une condition paysanne qui relie les paysans du monde à nos Causses vus par Depardon. Ici la poésie des temps immémoriaux se teinte d’un trouble à la vue de brutalités à l’égard des animaux, de négligences concernant le matériel, de maladresses dans les relations humaines. Le garçon émouvant qui doit prendre la relève de ses parents harassés semble quelque peu hébété.
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Je reprends les publications sur mon blog lundi prochain, le 18 avril.

1 commentaire:

  1. C'est impressionnant, nos discours sur la solitude...
    Comme si elle n'était pas, dans le fond, NOTRE solitude. Qu'on habite dans les mégapoles, avec ou sans travail, d'ailleurs, ou sur les steppes, dans la montagne. Solitude moderne.
    Il y a quatre jours, un homme est réapparu sur mon petit forum d'entraide qui rassemble des personnes ayant reçu un diagnostic de maladie mentale, après une absence de 9 mois. Il n'est pas réapparu pour rompre sa solitude, et se (re)joindre à nous, il est venu faire un arrêt instantané dans son chemin d'errance, qu'il a déjà repris, probablement.
    N'est pas Abraham qui veut, tout de même.
    Ceux qui n'ont pas eu la chance d'Abraham s'enfoncent dans leur errance.
    Bonnes vacances.

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