mercredi 28 septembre 2016

Equateur J3. Mita del mondo. Latitude 0

Notre guide nous attend dans le hall ayant troqué le costard contre un gilet épais du pays. Aujourd’hui nous allons utiliser le minibus pour la première étape : la Mitad del Mondo, peu éloigné de Quito en direction du Nord.
La visite se résume au musée ethnographique Inti Nan (« le chemin du soleil ») qui vaut le détour.
Un guide francophone accrédité nous dirige  d’un lieu à l’autre au milieu de plantes autochtones.
Les explications portent d’abord sur la faune de l’Amazonie, avec des animaux empaillés, dans du formol, ou peints sur les murs, d'autres mythiques sont posés sur les murs pour toujours.
Une tête humaine réduite est exposée sous verre. Puis on pénètre sous une immense case construite par les indiens Huaorani (ou Waorani) il y a sept ans pour le musée. Ce type de case  peut abriter 3 ou 4 familles se contentant du même hamac pour 4 ou 5 personnes. Une sarbacane d’une longueur impressionnante ainsi qu’une lance plus légère est suspendue, ce qui permet d’en évaluer le poids (10kg).
Une photographie et un mannequin de cire permettent d'imaginer les usagers de cette case. Les hommes sont nus avec une ficelle autour des reins destinée à maintenir le pénis vers le haut afin d’éviter que n’y pénètre un certain petit poisson.
Le candiru bardé d’épines qui se glisse dans les branchies des autres poissons.
Attiré par l’urée il peut aussi atteindre hommes ou femmes qui urineraient dans l’eau.
L'image est copiée sur le site: http://www.wideopenspaces.com/7-deadliest-scariest-fish-world/ 
Il y a du monde autour de la ligne signalant l’Equateur chacun voulant sa photo : un pied sur chaque hémisphère.
Avant les Incas les indiens avaient trouvé une façon de mesurer le temps et repérer les saisons grâce à une tige plantée dans un pierre : au solstice aucune ombre n’apparaît.
Plus loin une expérience met en évidence le principe de Coriolis : sur la ligne de l’Equateur, lorsqu’on enlève le bouchon d’une bassine remplie d’eau, l’eau tombe droite dans l’ouverture sans mouvement. Lorsqu’on reproduit l’expérience au nord ou au Sud de la ligne, alors l’eau s’écoule en tournant dans un sens inverse. Mais il y a trucage avoué.
Comme on peut le lire sur le site http://www.jesuiscultive.com/spip.php?article463 : « Contrairement à une croyance populaire, la force de Coriolis due à la rotation du globe terrestre est trop faible pour avoir de l’influence sur le sens de rotation de l’eau d’un lavabo qui se vide. Cette force permet d’interpréter beaucoup de phénomènes à la surface de la Terre, comme le mouvement des courants océaniques ou des masses d’air, mais elle est très faible et ne s’applique que sur de grandes masses d’eau ou d’air. Le sens de rotation de l’eau du lavabo dépend essentiellement de la forme de l’évier, de la forme de l’orifice d’écoulement, et du sens initial d’écoulement de l’eau. »
La ligne exacte dont le passage se fêtait dignement chez les marins que Charles Marie de La Condamine était venue repérer en 1736 ne coïncide plus, à 300 m près, avec l’actuelle.
Il y avait aussi une autre expérience à tenter les pieds de chaque côté de la ligne : en étant bien équilibré faire tenir un œuf sur un clou, la force d’attraction des pôles s’annulant ce devrait être plus facile. Le guide nous le montre et défie les visiteurs  d’y arriver.  Beaucoup s’y essayent en vain, l’un d’entre nous, y parvient, on lui délivrera un diplôme à la sortie.
Une reconstitution historique d’une tombe de chef devrait couper toute ambition d’appartenir à sa famille : enterré à plusieurs mètres sous terre, il était disposé comme dans le ventre de sa mère dans une sorte d’outre. Différents objets l’accompagnaient comme des coquillages sans doute obtenus comme monnaie d’échange. Et pour que ce pauvre homme ne s’ennuie pas : toute sa famille, femmes et enfants après avoir été drogués, était enterrée avec lui.
Il nous reste une dernière case à visiter, celle où une dame, qui a vécu 110 ans, fabriquait de la chicha boisson andine à partir de plantes(« maïs, manioc,ou arachide auxquels on ajoute des fruits ») .
Le feu dégageait de la fumée et ses goudrons utiles pour étanchéifier le toit en feuillage tout en éloignant des poutres les insectes nuisibles. Avant de sortir du musée notre guide tamponne nos passeports à côté du visa d’entrée du pays : « latitude 0 ». Nous partons ravis et surpris de ce musée qu’on craignait vieillot.

Il faut repasser par Quito pour aller en direction d’Otavalo. Nous profitons d’un petit embouteillage, pour photographier quelques murs  couverts de tags, puis évitons de trop pénétrer dans Quito et prenons une route bien chaussée et large : la Transaméricaine. 
Les paysages changent. D’énormes pans de montagne nous intriguent : du béton ? Des carrières ? En Equateur on bétonne la montagne en bord de route pour éviter les éboulements. Ce décor inédit est dû aux glissements de terrain, des grillages vissés dans la roche sont recouverts d’un crépi de béton. Edgar réclame un arrêt à Cayambé devant un magasin où il nous achète une spécialité de la région : des biscuits ni salés ni sucrés, enfin si un petit peu  salés. Juste avant il nous avait régalé avec des pommes cannelles (anones).


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