samedi 1 octobre 2016

Tout a une fin, Drieu. Gérard Guégan.

Le livre de 130 pages publié à la NRF que dirigea d’ailleurs Drieu la Rochelle pendant l’occupation, présenté comme fable, est fidèle à la réalité puisque le romancier comme Maïakovski, Crevel et Nerval, se suicida en 1945 après une tentative en 44.
Pourquoi une telle curiosité envers l’auteur du «  Feu follet », adapté par Louis Malle et dernièrement encore au cinéma dans « Oslo, 31 août » ?
Le collabo, publié il y a 4 ans dans la Pléiade, appelle lui même la littérature avec récemment « Les Derniers jours de Drieu la Rochelle » par Aude Terray.
Cette fois l’énergique Guégan qui a déjà écrit sur Aragon et Stendhal met en scène le procès du fasciste dans un théâtre désaffecté.
Je viens de trouver une citation de l’ancien Mao qui écrivait dans « Beau soleil »
« La mort nous apprend à vivre et tout film, tout roman, toute oeuvre d'art participe de la mort. »
Cette tragédie déprimée serait inspirée du « procès de Barrés » joué par le groupe Dada.
« Un enlèvement suivi d’un jugement pour l’exemple. En partisans des fins édifiantes, ils avaient estimé que le vers de Lautréamont, «Toute l’eau de la mer ne suffirait pas à laver une tache de sang intellectuelle » que ce vers qu’ils avaient si souvent cité à propos de tout et de n’importe quoi allait enfin, appliqué à Drieu, trouver sa justification. »
Il s’agit plutôt d’une forme de débat ultime dans la fumée des cigarettes, alternant avec des moments d’introspection désabusée entre connaisseurs de littérature. Marat, Héloïse, Rodrigue, Maréchal, se partagent les rôles d’avocat et de procureur. Les pseudos devraient beaucoup à Vailland incarné par le dénommé Marat. Mais Drieu, l’auteur de « L’homme couvert de femmes », ami de Malraux est lui-même, son accusateur le plus impitoyable.
« C’est bien là la faiblesse des fascistes. Il leur faut constamment dialoguer avec d’imaginaires forces invisibles. (…) Tout autres sont les communistes de chez Staline qui dédaignent l’abstraction, qui honnissent le mysticisme. Avec eux, un innocent doit se déclarer coupable dans le seul but d’innocenter le tribunal qui va le rayer de l’histoire ».

1 commentaire:

  1. A une époque où les bulldozers de la bien-pensance s'appliquent avec un fanatisme qui ferait honneur à d'autres totalitarismes, je me méfie de ce que je peux entendre sur les fascistes à l'heure actuelle.
    La machine à écerveler est planétaire, maintenant...

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