dimanche 10 septembre 2017

Au bonheur des mômes 2017.

Grande première pour mon petit fils sur les traces de son aînée âgée de six ans en sa quatrième participation au « festival le plus tendre de l’été ».
« Le petit cirque des doudous » a permis de s’acclimater en douceur aux rites des spectacles avec des moyens modestes à l’image de ses sages ambitions artistiques.
La présence de deux comédiens quelque peu musiciens rend plus dynamique «  Ma mamie m’a dit », parodie pas vraiment nouvelle du Petit Chaperon Rouge aux yeux de père grand, mais offrant un aperçu des fantaisies possibles quand on franchit les portes d’un théâtre.
Au risque de la généralisation, la nature belge des acteurs en roi et reine du « Jour de la soupe » laissait prévoir la fantaisie et la simplicité de ce moment aux senteurs appétissantes. Les enfants en sortent avec l’envie de reproduire quelques recettes, réalisées d’une façon amusante.
" Intarsi" signifie « agencement » en catalan. Ce spectacle a atteint pour moi les sommets, pouvant intéresser les plus petits par les performances de ses acrobates et séduire jusqu’aux plus blasés des papous. Je suis passé de la gène en regardant distraitement un artiste en train de réaliser des prouesses dans l’indifférence d’une foule s’installant, à l’angoisse alors que les circassiens s’affrontent, pour finalement admirer chacun des quatre comparses avec sa personnalité propre, en route vers la réussite de performances époustouflantes, à plusieurs.
« Les petits papiers de Léopoldine » sont poétiques comme les éclairages de « Haut et Bas ». La première de ces représentations est explicite avec des livres géants qui ouvrent sur des découpages faits main par une conteuse concernée, l’autre invite aux rêves avec les doigts agiles d’une triplette féminine virevoltant dans un univers original.
« Elvire Cocotte en pique-nique » ne mâche pas ses mots. Son beau tempérament devrait moins se disperser et  l’harangueuse varier ses intonations pourtant appréciées des enfants.
Comme dans tout festival, tous les lieux sont occupés pour les représentations, alors prendre le téléphérique pour accéder à la salle où se joue « Le singe d’orchestre » fait partie de nos rites de fin août. Cependant dans ce site exceptionnel, l’exiguïté de la pièce surchauffée qui accueille le public ressort avec plus d’évidence. D’autant plus que le trio déjanté de Saint Jean de Bournay qui doit présenter une « presque histoire de la musique » sait chauffer une salle. Et si bien des références ne sont pas forcément accessibles à des enfants de six ans, leur belle énergie emporte le morceau parmi de multiples séquences certes disparates, mais goûteuses comme planches de « Rubrique à brac ».
Il est d’ailleurs bien vrai que le volume de crottin laissé par les chevaux des calèches attendant devant l’Opéra étant proportionnel au succès des représentations. Ceci explique l’origine de la marque de politesse en usage avant une épreuve : « merde ! ».
Le village de carte postale du Grand Bo est voué pendant une semaine aux « gônes » avec une mobilisation impressionnante des bénévoles dont des adolescents en situation de responsabilité. Cette attention aux jeunes n’a pas besoin d’être surlignée par les discours répétitifs empreints de démagogie du directeur du festival qui portant nous régale chaque année par la variété de ses propositions. Il se ridiculise, quand derrière son micro, il dit qu’il faut se méfier de ceux qui parlent dans un micro. 
Les enfants  sont sollicités à chaque pas par une parade, des manèges, des jeux musicaux ou d’adresse. Un tas de sable géant  attend les usagers qui seront équipés de casques de chantier, à côté d’une place du marché à l’échelle des tout petits servant à alimenter un restaurant avec des fraises en bois garanties « bio » par ma marchande.
Sous la tente du « Rétro studio photo » les malles sont pleines de beaux habits, d’ombrelles, de chaussures à talons, de chapeaux, de perruques pour réaliser à la sortie quelques images remarquables.
Pour la première fois nous avons assisté au Forum, amphithéâtre en plein air, à une présentation de « 1940 » par l‘association Oval, numéro de cirque réalisé par  des adolescents à l’issue de leur « colo » dirigée sûrement par d’excellents moniteurs car la restitution sur fond de thématique historique était de qualité. La lecture de la lettre ultime de Guy Moquet est toujours aussi étonnante et bouleversante.
Mais là nos « minettes » étaient déjà parties jouer dans le proche ruisseau qui se donne lui aussi en spectacle avec ses airs de torrent sur lequel construire des barrages et se tremper avec délice pour tempérer les excès d’un été tirant vers sa fin.

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