samedi 9 décembre 2017

La soif. Andreï Guelassimov.

Défiguré lors de la guerre en Tchétchénie, Kostia, un jeune tankiste n’est plus bon qu’à faire peur au fils de la voisine pour qu’il s’endorme enfin. Histoires d’explosés.
Il boit, sans atténuer sa soif, dessine pour son demi-frère et à sa demi-sœur qu’il va retrouver chez son père, un absent de la vie comme tant d’autres aperçus dans ces 129 pages.
Mais cette aptitude à dessiner n’apaise pas son mal de vivre qui se dévoile d’autant plus que les trémolos sont absents: il laisse les feuilles éparpillées. Ses frères d’armes qu’il suit dans un périple incertain apparaissent aussi comme des fantômes malades.
Le jeune homme semble le seul « voyant » dans ce pays farouche bien que ses paupières aient été brûlées.
Son apprentissage de sensations nouvelles se superpose à ses souvenirs d’une enfance ravagée et ceux d’une guerre absurde.
L’écriture est honnête, rude pour une réalité impitoyable :
« Il m’a dit de ne pas abandonner le dessin. Sinon, il reviendrait m’arracher la tête. Ou plus exactement- la caboche- c’est le mot qu’il a employé. » 
Je ne sais si la traduction est juste mais je retiendrais cette orthographe :
« auxrevoir »
Une seule lueur survient à la  toute dernière page :
L’enfant lui dit :
« - Je sais bien.
- Mais qu'est-ce que tu sais ?
- Que tu n'es pas méchant. C'est juste ta figure qui est comme ça. »

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